Le contexte
Qu’est ce qu’un facilitateur, à quoi sert-il, n’est-il pas finalement un animateur ? Ces questions me sont souvent posées ! Pour tenter d’y répondre, je vous propose de découvrir deux expériences de facilitateur de l’intelligence collective.
J’ai proposé à l’espace de coworking chambérien – le O79 – de travailler ces questions à l’occasion d’un atelier le 13 février dernier. Coïncidence du calendrier, j’intervenais la veille pour la société savoyarde ENEOS. Elle souhaitait mener avec l’un de ses partenaires, une réflexion prospective sur leurs coopérations possibles dans le futur.
Quels points communs ?
- le sens : la volonté de l’organisateur de pouvoir prendre du recul et/ou de contribuer aux échanges, libérés des enjeux de préparation et d’animation. Sa volonté de découvrir aussi de nouvelles pratiques collaboratives à cette occasion. Le facilitateur travaille en amont du temps collectif : conception, ingénierie, et organisation générale. Il n’a pas besoin de bien connaitre le sujet. Il garde une neutralité et une indépendance lors de son intervention. Son enjeu est de créer les conditions pour que le collectif atteigne l’objectif avec efficacité et plaisir.
- les processus : expert des processus collaboratifs, le facilitateur permet au groupe de travailler efficacement. Réflexions, partages de représentations et d’expériences, productions d’idées, critères et façons de décider, etc. Prévu à l’avance, le programme est avant tout un guide et n’est pas là pour être réalisé à tout prix. Le facilitateur, en intelligence de situation et en émergence, sait s’adapter.
- le contenu : chaque intervention est unique et le contenu appartient avant tout au collectif ! Le facilitateur peut les aider en proposant des axes de travail. Il devra surtout vérifier si le contenu des échanges est bien en lien avec le sujet ou la question posée. Attentif au niveau d’activité du groupe, il porte aussi une attention particulière à la qualité des relations. Enfin, il peut proposer des apports pour aider le groupe à structurer sa réflexion.
La posture
Le facilitateur est donc là pour faciliter ! Le dire est déjà une façon de répondre à l’enjeu de posture. Il facilite la diffusion de l’intelligence, les pratiques collaboratives et la qualité des échanges. Il est centré sur l’objectif tout en étant à l’écoute de ce qui se passe, de ce qu’il voit, de ce qu’il ressent.
Sa posture est donc très importante. Il est avant tout au service des autres, c’est un accompagnateur. Sa posture peut être haute, moyenne ou basse. Tout dépend des collectifs, des processus à lancer, de la qualité des relations, des objectifs poursuivis. Dans la même séance de travail, il sait s’ajuster en permanence !
Conclusion
Comment être un facilitateur interne quand on est impliqué sur de nombreux projets ? Cette question m’a été posée au O79. C’est une des raisons pour laquelle ENEOS a souhaité que j’intervienne en tant que facilitateur externe. Néanmoins c’est possible en interne, tout est possible en intelligence collective. Avant tout une question de posture …….
J’espère vous avoir apporté des premiers éléments de réponse. En intelligence collective, face à la complexité et à l’incertitude, il y a souvent plusieurs réponses possibles. N’hésitez donc pas à réagir ci dessous à cet article.
Pour aller plus loin
- Mon parcours et mes compétences : http://www.happytalents.net/pierre-epitalon/
- J’interviens aussi comme formateur avec Didascalis : comment se former et être certifié facilitateur de l’intelligence collective : https://www.didascalis.com/services/formation-facilitateur-intelligence-collective/