S’approprier un projet pour avancer efficacement ensemble

S’approprier peut-il être positif ?

A première vue, la définition de s’approprier est sans appel : « s’attribuer par indélicatesse, ruse ou violence le bien d’autrui, usurper la propriété de quelque chose« . Au sens figuré, ce n’est guère mieux ! C’est faire sien en s’en attribuant le mérite. Par exemple, « il s’approprie souvent les idées des autres« .

L’étymologie peut nous aider non seulement à y voir plus clair mais aussi à avancer sur une notion positive. S’approprier vient du latin médiéval appropriare, « attribuer en propre », dérivé de proprius, «propre ». Sous l’influence de cet adjectif nous pouvons le traduire par « qui convient à, rendre propre à ».

Nous y voilà ! Permettre l’appropriation d’un projet, c’est donc créer les conditions pour qu’il se réalise, que chacun le fasse sien, non pas en terme de propriété mais de connaissance, de compréhension et d’action.

Pourquoi s’approprier un projet ?

Dans un monde toujours plus pressé, il faut toujours aller vite. D’autant plus qu’un projet met déjà du temps à sortir ! Le premier réflexe est donc de le lancer avant tout, éventuellement avec un petite communication. Tout le monde doit être « au courant », et encore pas tous et pas trop. Effectivement, il n’y aura qu’à suivre…

C’est faire un peu comme un chef qui avant de monter au feu, pense que ces hommes n’auront qu’à l’écouter et à le suivre. Lorsqu’il se retournera, une fois sorti, il risque de se trouver bien seul. En effet, partir trop vite et sans temps d’appropriation est très risqué.

Pour que chacun avance en même temps et dans la bonne direction, trois enjeux doivent être visés par l’appropriation :

  • Une communication efficace pour faire connaitre
  • Un temps de compréhension et de clarification pour vérifier et compléter
  • Un temps de réaction pour prendre la température

S’approprier un projet permet de répondre à un double enjeu. Tout d’abord, permettre au collectif d’embarquer véritablement dans le projet, d’autant plus qu’il se sentira associé. Ensuite, donner des informations précieuses à la zone de leadership sur la façon dont a été perçu le projet. Ainsi, l’appropriation peu conduire le leader à foncer, à faire une pause, à ajuster certains points, voir même à tout arrêter !

Comment s’y prendre ?

Muni d’intentions clarifiées (cf. ci dessus), la zone de leadership doit créer les conditions pour permettre de s’approprier le projet. Elle peut s’appuyer sur un facilitateur interne ou externe qui concevra, organisera et animera ce temps important. Enfin, le facilitateur l’aidera à rester dans des postures adaptées et différentes à chaque étape :

  • Communiquer efficacement : faire connaitre le projet sans noyer les auditeurs dans les détails. Illustrer le propos et surtout insister sur le sens du projet, avant d’en donner le contenu et comment ça va se passer. Posture haute pour la zone de leadership. Le groupe écoute uniquement et prépare ses questions.
  • Comprendre et clarifier : ensuite, un temps d’échange dans le groupe doit avoir lieu. Qu’ont ils compris et ont ils compris la même chose ? Pour terminer, ont-ils des questions de clarification uniquement. La zone de leadership ne fait que répondre aux questions, sinon elle écoute et ressent ce qui se passe.
  • Réagir : une fois compris et clarifié, le projet peut faire l’objet de réactions, à partir de questions précises, ce qui donnera la température du groupe. Par exemple, quelles envies le projet suscite t-il, quels atouts et faiblesses existent dans l’organisation pour le mener, etc. La parole est au groupe, la zone de leadership écoute et ressens ce qui se passe.

S’approprier, résumé en quelques lignes

Un temps d’appropriation n’est jamais une perte de temps. Il est source d’informations précieuses sur le projet à travers le contenu des échanges et les comportements observés. Il permet ensuite à la zone de leadership d’agir, en ayant embarqué son collectif.

L’appropriation nécessite d’être préparée et processée, avec des règles et des rôles bien définis. Un facilitateur interne ou externe est un plus.

On poursuit avec l’appropriation de cet article ? N’hésitez pas à demander des clarifications et à réagir bien entendu.

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